Le déclencheur du premier cours de yoga est souvent lié au fait de vouloir pratiquer une activité physique, perdre du poids, se muscler, parce que c’est à la mode ou que votre médecin vous l’a conseillé… mais le résultat est que l’on y trouve bien plus que quelques kilos en moins ou des tablettes de chocolat !
Mon premier cours de yoga, c’était il y a fort longtemps chez Yoga Bikram Paris. Le Yoga Bikram est une pratique qui se déroule dans une salle surchauffée à 37 degrés. Étant obsédée à l’époque par mon poids, il est certainement possible que je sois entrée dans ce cours de yoga pour transpirer et perdre de la graisse que je n’avais pas du tout en trop, soit dit en passant. Je n’ai pas forcément trouvé ça génial. Il faisait très chaud, il y avait beaucoup de monde, un instructeur avec un micro qui hurlait, une odeur très forte de transpiration, c’était très cher pour mon budget d’étudiante et pratiquer dans la chaleur me faisait faire des insomnies. J’ai donc très vite arrêté !
Quelques années plus tard, différents cours de yoga ont émergé dans la capitale. C’est devenu en quelque sorte un peu à la mode. Paris a vu fleurir de nouveaux centres avec des cours de yoga moins austères, plus fun, avec des professeurs venant des quatre coins du monde. Je me suis donc laissé tenter une nouvelle fois et je me suis fait mal. Le professeur était brésilien et donc très beau à regarder, ah ah ! Je me souviens que durant toute la classe, j’étais focalisée sur le fait de réussir absolument à me mettre dans la posture « Asana » qu’on me disait de prendre. Je me tournais dans tous les sens, je regardais toutes les personnes faire autour de moi et je voulais moi aussi faire exactement comme elles. Sauf qu’à la sortie, j’ai tellement challengé mon corps pour réussir à tout prix à rentrer dans ces postures extravagantes que je me suis fait très mal. Je n’ai pas écouté mon corps et il s’est fait entendre comme il a pu. J’ai donc une nouvelle fois arrêté en me disant que les cours de yoga, ce n’était pas fait pour moi. Mais en vérité, c’est mon ego qui en prenait un coup et je ne voulais pas lui donner raison.
Et puis, après de nombreuses années de pratique et une formation, j’ai commencé à enseigner le Pilates. Le Pilates est une méthode de renforcement musculaire profonde. J’étais douée, la méthode me plaisait et très vite j’ai eu beaucoup de demandes pour enseigner. À la fin de ma première année d’enseignement, j’étais épuisée comme je ne l’avais jamais été. J’avais la sensation d’être dévitalisée. J’avais plus de jus et pourtant je n’avais pas l’impression d’avoir bossé à outrance. J’ai compris à ce moment-là que la posture que je prenais en enseignant me prenait trop d’énergie. Beaucoup d’informations passent par le corps, et si on ne sait pas trouver la bonne place pour enseigner, l’empathie pour l’autre peut être épuisante. J’aime travailler en corrigeant mes élèves, en posant mes mains pour les accompagner dans la posture et cela m’épuisait. Il fallait donc que je trouve un équilibre pour me ressourcer entre les cours et le yoga a refait son apparition dans ma vie pour ne plus jamais me quitter.